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Mot de la fondatrice

Les pays africains ont fait du commerce un pilier de leur développement économique. Ce choix s’est traduit par leur engagement dans une panoplie de négociations commerciales au niveau multilatéral, continental, régional et bilatéral.

Au niveau multilatéral, neufs pays africains sont des membres observateurs à l’OMC et en cours d’adhésion. Seul l’Erythrée n’est ni membre, ni observateur. Près de 45 pays africains engagés dans les négociations des accords de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) discutent des thématiques diverses parmi lesquelles, les droits de douane et autres droits et impositions (mesures contingentes…) ; la facilitation des échanges, les régimes SPS et OTC, les droits de propriété intellectuelle, les politiques sectorielles.

Au niveau continental, tous les pays à l’exception de l’Erythrée sont engagés dans le processus d’intégration continentale à travers, (i)le traité d’Abuja, entré en vigueur le 12 mai 1994 qui présente les étapes d’intégration auxquelles les différentes Communautés Economiques Régionales (CERs) doivent se soumettre ; (ii) le programme minimum d’intégration (PMI), élaboré par l’Union Africaine(UA) en 2009 qui permet à chaque CER de mettre en place ses propres activités dans le but de mener à terme le processus d’intégration ; (iii) l’agenda 2063 mis en place en 2015 qui met l’intégration du marché continental au cœur du processus de transformation structurelle du continent à travers la création de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf).

Au niveau régional, les CERs comme la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont déjà à l’étape d’une Union douanière avec un Tarif Extérieur Commun (TEC) vis-à-vis des pays tiers. La Communauté de développement d’Afrique australe((SADC) et le Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique Australe (COMESA) sont des Zones de Libre-Echange (ZLE) qui ont considérablement éliminé entre eux les barrières tarifaires et non tarifaires. Certaines CERs comme la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), l’Autorité Intergouvernementale sur le Développement (IGAD), la Communauté des États Sahélo Sahariens (CEN–SAD) et L’Union du Maghreb arabe (UMA) détiennent un niveau d’intégration encore bas, la CEEAC se situant au bas de l’échelle, est marquée par la faiblesse des échanges intrarégionaux.

Au niveau bilatéral, la CEDEAO, la CAE, le SADC et l’Afrique orientale et australe (AFOA) ont déjà signé un accord intérimaire avec l’UE. En Afrique centrale seul le Cameroun a signé et ratifié. Après le Brexit, certains pays comme le Cameroun, le Ghana, la Côte-d’Ivoire, et les pays de l’Union douanière d’Afrique australe plus le Mozambique, nommés SACU+M ont déjà signé et ratifié (le cas de la Cote d’Ivoire) un APE avec le Royaume Uni.

Depuis 2000 les Etats-Unis et l’Union Européenne accordent au nom du Système Généralisé des Préférences (SGP) de l’OMC, un accès préférentiel non réciproque à certains pays africains. Nous pouvons citer la loi sur le développement et les opportunités africaines, l’AGOA (African Growth and Opportunity Act) qui donne accès au marché américain à 39 pays africains (au cours de l’année 2021) et l’initiative « Tout Sauf les Armes » (TSA) qui offre à 48 pays moins avancés (PMA) une franchise en droit de douane sur le marché européen. Par ailleurs plusieurs pays africains de manière individuel ont signé des accords commerciaux avec des partenaires variés à travers le monde.

Face à ces enjeux, différents acteurs sont appelés à agir : Les Etats (dans le but de créer un environnement propice à la réussite des entreprises), les entreprises (qui doivent chercher les informations essentielles sur les opportunités de marché et sur  la réalisation de leurs projets à l’international), les associations et ONG (qui doivent aider à la mise en œuvre des politiques publiques).

C’est dans ce contexte que l’association ACODAF a été créée.  Elle se propose de  traiter et mettre à la disposition des acteurs, une information de qualité, qui constitue d’une part, pour les entreprises un véritable outil stratégique de prise de décision pour leur projet à l’international et d’autre part un outil dont les gouvernements peuvent s’en servir pour mieux formuler leurs propositions de négociations au niveau multilatéral, régional et même bilatéral.

 

                                                              Mme Hermine Liliane MBARGA AZAMBOU

                                                                    Expert en Politique Commerciale

 

 

 

 

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